Pour éclairer un peu la notion de devise de référence du pétrole, je suggère une approche par la compétitivité.
Le prix mondial du pétrole étant exprimé en dollars, ses variations dans chaque économie dépendent des variations de la devise locale par rapport au dollar. On a donc une échelle des augmentations réelles du coût du pétrole qui s’échelonnent ainsi :
- quand la valeur de devise locale augmente le plus par rapport au dollar, la variation du coût est minimale (cas de l’Euro), d’où une compétitivité améliorée envers le reste du monde
- quand la valeur de la devise locale augmente un peu par rapport au dollar, la variation du coût est inférieure à celle du dollar, mais supérieure à celle de l’Euro, d’où une compétitivité améliorée par rapport aux États-unis, mais dégradée par rapport à l’UE
- quand la valeur de la devise locale suit le dollar, la variation du coût est égale à celle du dollar, d’où une compétitivité dégradée par rapport à l’UE et à la Chine
- quand la valeur de la devise locale diminue par rapport au dollar, la variation de coût est maximale (cas de certains pays en développement) par rapport au reste du monde.
Pour être complet, cette échelle devrait faire aussi référence aux autres grandes monnaies (Livre sterling, Franc Suisse et Yen), mais l’idée est la même, c'est-à-dire que l’expression en dollar du prix du pétrole ne reflète pas la réalité des conséquences économiques des variations de son prix officiel.
Bien entendu, si le prix mondial du pétrole était exprimé en une autre devise, les conséquences réelles de ses variations sur les économies locales ne changeraient pas.
Cette analyse montre des évidences, dont l’une est souvent oubliée quand on parle de l’Euro « fort » : non seulement il nous apporte un avantage compétitif dans notre propre consommation de pétrole, mais il nous donne GRATUITEMENT un second avantage compétitif en détériorant la compétitivité des tous les autres pays. Incidemment, ce privilège léonin était auparavant celui sur lequel s’est bâti la puissance américaine.
La conséquence la plus facile à prévoir est que nos amis Chinois vont trouver dans ce mécanisme irrésistible la vraie justification, et probablement la nécessité, de l’augmentation progressive de la valeur du Yuan.
Classes moyennes: les dix «ni ni»
Il y a 35 minutes
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