La première guerre de l’opium se déroula de 1840 à 1842, entre le Royaume Uni de Grande Bretagne et la Chine en raison du refus du premier de respecter les édits impériaux de la seconde qui en interdisait l’importation jugée contraire à l’intérêt du peuple chinois, argument évidemment non recevable quand il contrarie le commerce, valeur anglo-saxonne suprême.
La seconde guerre de l’opium fut déclenchée pour les mêmes raisons quelques années plus tard (1856) car l’empereur poursuivait sa petite idée, et il n’avait sans doute pas tout à fait tort puisque vers la fin du siècle 20% de la population s’adonnaient à l’opiomanie.
En 2000, l’Afghanistan était le premier producteur mondial d’opium. Les talibans, au pouvoir depuis quelques années, décrètent alors l’interdiction de la culture du pavot et la destruction des récoltes. Ce qui fut fait. En 2001, la culture du pavot a cessé. A la fin de 2001, les tribus afghanes, avec l’aide des États-unis, entamèrent la troisième guerre de l’opium, et éliminèrent rapidement les talibans, ce qui permit à la culture du pavot de redémarrer sous la protection des seigneurs de la guerre et grâce à l’incapacité du pouvoir de l’empêcher.
Actuellement la fiche de la CIA sur l’Afghanistan* mentionne sa place de premier producteur mondial avec 4474 tonnes par an d’opium, représentant 526 tonnes d’héroïne. Il précise aussi que 80 à 90% de l’héroïne consommée en Europe provient d’Afghanistan.
Celui qui s’interroge sur la présence de forces occidentales en Afghanistan aboutit forcément à la conclusion suivante : - si le but de l’intervention était d’assurer l’approvisionnement de l’Europe en héroïne, la troisième guerre de l’opium est un franc succès, et la participation européenne est parfaitement justifiée ; il ne fallait évidemment pas laisser les talibans nous priver de notre principale source d’approvisionnement ; - s’il y avait d’autres buts de guerre, officiels ou secrets, l’analyse de la situation actuelle conduit à penser qu’ils n’ont pas été atteints, et ne peuvent plus l’être, ce qui amène à se demander à quoi l’Europe participe, et si on ne le sait pas, pourquoi continuer ; à quoi la France devrait ajouter d’urgence, et pourquoi envoyer de nouvelles troupes ?
J’entends déjà des experts m’expliquer qu’il s’agit là de questions complexes, que l’Afghanistan n’est qu’une petite pièce dans l’immense puzzle stratégique conçu et exécuté par l’anglosaxonnerie partout à la pointe de la pensée, comme dans la finance par exemple, tous arguments qui nourrissent mon respect et mon admiration, mais alors dites moi quels sont maintenant vos buts de guerre et comment vous allez les atteindre. Merci d’avance.
*world's largest producer of opium; cultivation of 107,400 hectares in 2005; potential opium production of 4,475 metric tons; if the entire poppy crop were processed, it is estimated that 526 metric tons of heroin could be processed; many narcotics-processing labs throughout the country; drug trade is a source of instability and some antigovernment groups profit from the trade; significant domestic use of opiates; 80-90% of the heroin consumed in Europe comes from Afghan opium; vulnerable to narcotics money laundering through informal financial networks; source of hashish.
Doliprane et souveraineté
Il y a 1 heure
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