7.7.06

GM et l’Alliance Renault-Nissan

Ce sujet ne peut être abordé sans un rappel du caractère original de l’Alliance : une approche nouvelle de la collaboration de deux entreprises industrielles respectant la personnalité,la culture et les marques de chacune. Cela n’a donc aucun rapport avec une fusion qui, même amicale, entraîne la prise du pouvoir absolu par le plus fort, conduisant ainsi fréquemment l’opération à l’échec.

La plupart des commentaires entendus sur le projet de faire entrer GM dans l’Alliance font manifestement référence à une fusion plus qu’à l’Alliance. Il faut se rappeler aussi que R.Wagoner, quand Nissan cherchait un sauveteur, avait rejeté cette possibilité pour GM au motif que tout l’argent qui y serait mis serait perdu ; il pensait Nissan condamnée à disparaître. Bien qu’il ait pu observer que non seulement elle n’a pas disparu mais qu’elle a regagné en peu de temps un niveau de prospérité enviable, il n’a manifestement pas perçu la différence qu’a constitué l’Alliance, comparée à une fusion.

Il n’est pas interdit de penser que D.Kerkorian a, lui, compris le potentiel de l’Alliance, même si ses objectifs personnels sont simplement de faire une plus-value rapide sur son paquet d’actions GM ; l’évolution du cours de Nissan après l’arrivée de Renault a évidemment pu l’inspirer.

Les principales objections soulevées par les commentateurs concernent la période à laquelle ce projet entrerait en application, période qui ne serait pas opportune car Renault vient de lancer un important programme sur trois ans dont la direction de Renault ne devrait pas être distraite, ainsi que le souci que Carlos Ghosn ne se consacre à GM au détriment de Renault et de Nissan. Sur ces sujets, il est raisonnable de penser que C. Ghosn n’a plus à prouver qu’il sait apprécier une situation dont la responsabilité lui a été confiée ; laissons lui donc le soin de décider à quel moment cela pourrait éventuellement être fait sans nuire aux objectifs en cours. On peut penser en particulier que l’équipe de choc de personnel Renault qui a fait l’opération Nissan est maintenant doublée d’une équipe équivalente de personnel Nissan, ce qui donne les moyens nécessaires pour une opération GM.

Si l’on admet que les méthodes qui se sont révélées acceptables pour les Japonais pourraient l’être également par les Américains, il reste deux difficultés à régler avant de commencer toute étude : la participation de Renault et de Nissan au capital de GM, et, last but non least, la sécurité juridique.

L’Alliance n’est pas la fusion, mais toute peine mérite salaire, et il faut qu’un éventuel sauvetage rapporte quelquechose à ceux qui l’ont accompli ; cela signifie que Renault et Nissan doivent avoir des options d’achat permettant de compléter leur participation finale à un chiffre compris entre 40 et 49% . L’image de GM pour l’Amérique rend-elle ceci possible ou non ? De plus, le Congrès qui s’intéresse toujours aux acquisitions étrangères d’entreprises américaines l’accepterait-il ? On peut en douter, au moins tant que la situation laisse espérer une solution différente.

La question de la sécurité juridique se pose toujours aux Etats-Unis, mais maintenant, après l’affaire EXECUTIVE LIFE, elle constitue, particulièrement dans le cas de sauvetage, un risque dissuasif. En effet, pourquoi consentir d’énormes efforts avec l’assentiment de toutes les parties administratives et politiques, s’il est toujours possible dix ans après d’être poursuivi et contraint d’accepter des compromis ruineux par un système juridique hors de contrôle ?

L’issue de cette affaire dépend évidemment de l’état réel de GM, sachant que le management en place attendra jusqu’au bout l’aide de l’état fédéral dont il pense qu’il ne laissera pas mourir une telle icône de l’industrie américaine.

5.4.06

TOCQUEVILLE AVAIT PREVU CHIRAC

Dans le Bondy Blog, un lecteur rappelait l’admirable description de la France faite par Tocqueville, et qui semble encore si fidèle aujourd’hui :

« Quand je considère cette nation en elle-même, je la trouve plus extraordinaire qu'aucun des événements de son histoire. En a-t-il jamais paru sur la terre une seule qui fut si remplie de contrastes et si extrême dans chacun de ses actes, plus conduite par des sensations, moins par des principes ; faisant toujours plus mal ou mieux qu'on ne s'y attendait, tantôt au-dessous du niveau commun de l'humanité, tantôt fort au-dessus ; un peuple tellement inaltérable dans ses principaux instincts qu'on le reconnaît encore dans des portraits qui ont été faits de lui il y a deux ou trois mille ans, et en même temps tellement mobile dans ses pensées journalières et dans ses goûts qu'il finit par se devenir un spectacle inattendu à lui-même, et demeure souvent aussi surpris que les étrangers à la vue de ce qu'il vient de faire ; le plus casanier et le plus routinier de tous quand on l'abandonne à lui-même, et lorsqu'une fois qu'on l'a arraché malgré lui à son logis et à ses habitudes, prêt à pousser jusqu'au bout du monde et à tout oser ; indocile par tempérament, et s'accommodant toutefois de l'empire arbitraire et même violent d'un prince que du gouvernement régulier et libre des principaux citoyens ; aujourd'hui l'ennemi déclaré de toute obéissance, demain mettant à servir une sorte de passion que les nations les mieux douées pour la servitude ne peuvent atteindre ; conduit par un fil tant que personne ne résiste, ingouvernable dès que l'exemple de la résistance est donné quelque part ; trompant toujours ainsi ses maîtres, qui le craignent ou trop ou trop peu ; jamais si libre qu'il faille désespérer de l'asservir, ni si asservi qu'il ne puisse encore briser le joug ; apte à tout mais n'excellent que dans la guerre ; adorateur du hasard, de la force, du succès, de l'éclat et du bruit, plus que de la vrai gloire ; plus capable d'héroïsme que de vertu, de génie que de bon sens, propre à concevoir d'immenses desseins plutôt qu'à parachever de grandes entreprises ; la plus brillante et la plus dangereuse des nations de l'Europe, et la mieux faite pour y devenir tour à tour un objet d'admiration, de haine, de pitié, de terreur, mais jamais d'indifférence ? »

Il suffit de retirer quelques mots, et d’en changer quelques autres, pour faire de ce texte superbe un portrait de Chirac fort ressemblant.

« Quand je considère cette [personne] en elle-même, je la trouve plus extraordinaire qu'aucun des événements de son histoire. En a-t-il jamais paru sur la terre une seule qui fut si remplie de contrastes et si extrême dans chacun de ses actes, plus conduite par des sensations, moins par des principes ; faisant toujours plus mal qu'on ne s'y attendait au-dessous du niveau commun de l'humanité; un être tellement inaltérable dans ses principaux instincts qu'on le reconnaît encore dans des portraits qui ont été faits de lui il y a [trente] ans, et en même temps tellement mobile dans ses pensées journalières et dans ses goûts qu'il finit par se devenir un spectacle inattendu à lui-même, et demeure souvent aussi surpris que les étrangers à la vue de ce qu'il vient de faire ; le plus casanier et le plus routinier de tous quand on l'abandonne à lui-même, et lorsqu'une fois qu'on l'a arraché malgré lui à son logis et à ses habitudes, prêt à pousser jusqu'au bout du monde et à tout oser ; indocile par tempérament, et s'accommodant toutefois de l'empire arbitraire et même violent d'un prince que du gouvernement régulier et libre des principaux citoyens ; aujourd'hui l'ennemi déclaré de toute obéissance, demain mettant à servir une sorte de passion que les nations les mieux douées pour la servitude ne peuvent atteindre ; conduit par un fil tant que personne ne résiste, ingouvernable dès que l'exemple de la résistance est donné quelque part ; trompant toujours ainsi ses maîtres, qui le craignent ou trop ou trop peu ; jamais si libre qu'il faille désespérer de l'asservir, ni si asservi qu'il ne puisse encore briser le joug ; apte à tout mais n'excellent que dans la [politique la plus médiocre] ; adorateur du hasard, de la force, du succès, de l'éclat et du bruit, plus que de la vrai gloire ; plus capable d'[erreur] que de vertu, de [culot] que de bon sens, propre à concevoir d'immenses [abus] plutôt qu'à parachever de grandes entreprises ; la plus [bizarre] et la plus dangereuse des [personnalités] de l'Europe, et la mieux faite pour y devenir tour à tour un objet [de scandale], de haine, de pitié, de terreur, mais jamais d'indifférence ? »

10.3.06

CV anonyme

En voilà une bonne idée !

En pratique c’est simple : on va créer d’urgence un service public d’anonymisation des CV qui remplira les fonctions suivantes :

- Surlignage au feutre noir (ou préférablement découpe quand c’est possible) des nom, prénoms, date de naissance, lieu de naissance, nationalité, année d’obtention des diplômes, nom des facultés ou écoles où les diplômes ont été obtenus, les noms des entreprises où de précédents emplois ont été tenus, et si nécessaire toute mention pouvant révéler des sentiments ou opinions susceptibles de susciter des réactions discriminatoires ;

- Vérification de la réalité des diplômes

- Eventuellement consultation du casier judiciaire

- Transmission à l’employeur potentiel

- Sur décision de l’employeur potentiel, envoi d’une convocation pour préparation à l’entretien d’embauche

- Préparation à l’entretien d’embauche, c'est-à-dire mise d’un masque facial et d’un habit dissimulant la couleur, le sexe et toute autre caractéristique utilisées par les employeurs potentiels comme critères de rejet de candidature

Le coût de ces prestations sera facturé en fonction du nombre de CV anonymisés et des préparations à l’entretien d’embauche.

Lors de l’entretien d’embauche, l’employeur potentiel s’exprimera oralement dans un langage simple pouvant être compris partout, y compris dans le 93, et le candidat répondra exclusivement par écrit, afin que son accent, s’il diffère de celui de la Touraine, ne puisse être entendu.

Ce n’est donc pas si compliqué que cela, et il faudrait la franche mauvaise fois des employeurs potentiels pour prétendre le contraire. Mais on peu aller beaucoup plus loin. Par exemple avec le bulletin de paie anonyme. Car si le candidat est anonyme, l’employé peut et même devrait, le rester afin d’éviter le favoritisme et son contraire qui apparaissent nécessairement quand on sait à qui on s’adresse ou qui s’adresse à vous. L’anonymat est trop souvent décrit sous les apparences de la dénonciation aux autorités, ou du refus de responsabilité des guichetiers et autres bureaucrates. Il faut évidemment d’évidentes qualités pour se présenter sans nom à quelqu’un avec qui on voudrait signer un contrat, c'est-à-dire un acte par lequel les deux parties prennent des engagements ; comment prendre des engagements avec quelqu’un qui n’a pas de nom, ou ne veut pas me le communiquer. Evidemment, il faudrait que l’employeur soit également anonyme, et je doute que cela leur convienne.

Il va arriver ce que l’on peut espérer et que le bon sens commande : certains candidats vont refuser une procédure stupide et vont envoyer des CV identifiés. Parmi ceux-ci il y aura aussi ceux que l’on prétend protéger et qui auront vite compris qu’en refusant l’anonymat ils démontrent mieux que par un long discours leur vrai valeur. J’ose espérer que le droit d’envoyer de vrai CV leur sera reconnu.

17.2.06

Boycott

Quand on dit quelque chose qui déplait à un interlocuteur qui est aussi un client, il arrive qu’il cesse d’être votre client, particulièrement s’il peut facilement trouver le même produit ou un produit équivalent à des conditions peu différentes. C’est d’ailleurs pour cette raison que les commerçants expérimentés évitent soigneusement les sujets qui fâchent.

Mais il y a dans les pays exportateurs des gens qui n’ont pas la moindre idée des règles qui régissent depuis toujours le fonctionnement du commerce. Par exemple, en 2002, un pays exportateur de vins fins et de cognac vers un grand pays très riche, causa à ce dernier une sérieuse contrariété en déclarant publiquement que le projet d’aller envahir un pays nommé I..K n’était pas raisonnable. C’était évidemment une grosse bêtise (commerciale, parce que en fait c’était un très bon conseil), et les habitants du dit grand pays très riche lancèrent un boycott féroce dont les viticulteurs du pays exportateur ne se sont pas encore remis.

Le Danemark est en train de découvrir que le commerce avec certains clients entraîne certaines obligations ; si on découvre trop tard que ces obligations ne sont pas acceptables, il faut rapidement mettre fin aux relations commerciales, en n’oubliant jamais que, contrairement à ce que croient les apôtres de la mondialisation, le commerce est destiné à rendre votre existence meilleure, pas à la pourrir.

10.1.06

Faire le bonheur des fonctionnaires

Les fonctionnaires ont des soucis ; non pas en raison du grand nombre d’entre eux qui va partir prochainement en retraite, mais parce que leurs ennemis, qui non seulement n’ont pas pu réduire leur nombre mais se sont montrés incapables d’empêcher leur foule d’augmenter, font campagne pour au moins interdire leur remplacement.

Or, imaginez un peu la tristesse qui s’abat sur la vie d’un fonctionnaire lorsque son voisin de bureau part en retraite ; on a beau être content pour son collègue qui voit se réaliser l’idéal pour lequel il s’était engagé en entrant dans le service public (à ne pas confondre avec le service du public, concept distinct et sans aucun intérêt), il ressent à plein l’ennui de sa condition qu’il ne peut plus désormais partager. Dans le pire des cas, le chef de service peut même lui demander de traiter un dossier qui était auparavant à la charge de son collègue, ce qui constitue évidemment un abus de droit qu’il faudra d’urgence soumettre au syndicat qui pourra peut-être en faire un motif de grève. Mais le plus souvent, ces extrémités sont épargnées, car il y avait un bon moment que le cher collègue n’en fichait plus une rame. Ce sont donc des raisons morales, pour ne pas dire sentimentales, qui rendent nécessaire le remplacement des départs en retraite.

A cela les ennemis sans scrupules, ne respectant ni la morale ni les sentiments, opposent les nécessités financières qui exigeraient que moins de fonctionnaires se dévouassent sans compter au bien de la nation ; ils veulent bien qu’ils se dévouent, mais en comptant.

Cela aurait pu dégénérer en violent conflit entre les fonctionnaires et leurs ennemis, si le Président de tous les Français n’avait proposé une solution que Saint Louis n’aurait pas désavouée : pour consoler les fonctionnaires qui ne partent pas en retraite de la perte cruelle de leurs amis et collègues de bureau, et pour tenir compte du fait que les souffrances résultant de la perte cruelle en question ne cesseront jamais, il leur sera versé jusqu’à leur retraite à eux une indemnité égale à 50% des sommes économisées par le non remplacement des départs en retraite.

Fort heureusement, le revenu des fonctionnaires en retraite est payé par l’état, comme celui des fonctionnaires en activité ; les départs en retraite ne font donc pas faire une économie qui pourrait être partagée. La seule diminution des charges de l’état vient du décès des retraités ; et comme il y en aura beaucoup moins que de nouveaux retraités, les charges de retraites de l’état vont augmenter. Pour que l’ensemble se stabilise, il faudrait que les recrutements soient équivalents aux décès.

7.1.06

Observations sur la dette de l'Etat

On trouve sur le site de l’Agence France Trésor des informations indispensables à la compréhension des problèmes posés par la dette de l’Etat, et à une écoute critique les commentaires qu’elle a attirés récemment.

Par exemple un « expert » désireux de rassurer le public sur les conséquences de la création de la dette sur les générations à venir, affirmait que ces générations ne souffriraient pas d’avoir à la rembourser car elles auraient hérité des titres émis en contrepartie. Cela serait vrai si ceux qui rembourseront la dette (collectivement) étaient aussi ceux qui détiendront les titres (collectivement). Or, selon l’Agence France Trésor, 55% des obligations émises par l’Etat sont détenues par des non-résidents ; cela a deux conséquences et pose deux questions.

La première conséquence est évidemment que les générations futures auront à rembourser les obligations d’Etat détenues par les non-résidents ; il ne peut donc être nié que l’attitude irresponsable de la génération au pouvoir depuis 25 ans (de gauche ET de droite) aura effectivement pour résultat d’obliger ses enfants à rembourser les emprunts qu’elle a faits à l’étranger.

La seconde conséquence concerne tous les Français, présents et futurs ; le fait que 55% de la dette soit détenue par des non-résidents signifie qu’ils encaissent 55% des intérêts. Cela est d’une extrême gravité. En effet, si 100% de la dette était entre des mains françaises, les intérêts leur reviendraient en totalité, et on pourrait dire que finalement « ça ne sort pas de la famille ». Mais les intérêts annuels versés aux non-résidents représentent 23 milliards d’euros qui sont, et seront, prélevés sur les revenus des Français ; cette somme est considérable ; elle représente par exemple 15000€ pour 1500000 personnes, ou 1293€ pour chacun des 17790012 foyers fiscaux imposables. Cela aussi « sort de la famille », et tous les ans. Incidemment, il faut noter que la part détenue par les non résidents serait passée, entre octobre 2004 et octobre 2005, de 52 à 55%. Ce pourcentage concernant la totalité de la dette, cela voudrait dire que les emprunts émis durant cette période auraient été souscrit à 80% par des non résidents.

La première question, posée par l’évidente appétence des non-résidents pour les emprunts d’état français (mais cela doit se vérifier également pour les emprunts d’état de toutes les grandes nations), est la suivante : qui sont ces non-résidents ? Et plus précisément, quelles sont les mesures permettant de s’assurer que les emprunts d’état ne constituent pas le placement idéal de l’argent sale ?

La seconde question porte sur l’influence qu’a pu avoir l’évolution des taux d’intérêts à la baisse sur la tentation à laquelle les gouvernements n’ont pas résisté de voir l’emprunt comme un moyen peu coûteux de résoudre tous les problèmes (et de distribuer tous les plaisirs), et corrélativement si la détestation manifestée par les politiques pour toute augmentation des taux de la banque centrale ne trouve pas son origine dans la facilité résultant de bas taux d’intérêt.

6.1.06

Faire le bonheur du peuple

On peut, par exemple, essayer de limiter l’augmentation des loyers. C’est un sujet éternel ; si on se limite à la période suivant la deuxième guerre mondiale, cela a commencé par une formule terrible : la surface corrigée. Derrière ce nom bizarre, il y avait une méthode très efficace dans deux domaines ; faire le bonheur du peuple d’abord qui voyait son loyer stagner dans une période de forte inflation, et aussi réduire tellement le revenu des propriétaires qu’ils ont cessé d’entretenir les immeubles et de s’intéresser au logement ancien. La situation du logement devenant désastreuse, on a mis en place un nouveau système pour les logements neufs. Les propriétaires furent autorisés à augmenter les loyers sans que cette augmentation dépasse l’indice du coût de la construction, ce qui résulta évidemment en une indexation des loyers qui furent ainsi systématiquement augmentés. Cela donna satisfaction aux locataires et aux propriétaires, car les premiers appréciaient de voir l’indice de la construction évoluer moins vite que leur revenu en raison des forts gains de productivité de cette industrie, et les seconds se disaient que ces augmentations garanties, après tout, ce n’était pas si mal.

Malheureusement arriva une époque où l’indice de la construction, après quelques années d’évolution très modérée connut quelques années de rattrapage. Rapidement quelques bons esprit désireux de restaurer le bonheur du peuple à un niveau où leur nom pourrait être attaché, commencèrent à évoquer l’urgente nécessité de remplacer l’indexation sur l’indice de la construction, manifestement perverse, par une indexation plus équitable sur une autre indice à créer. Ce qui fut dit fut fait, et le nouvel indice est un cocktail comprenant trois parts de l’indice des prix à la consommation, une part de l’indice des coûts des travaux d’entretien et d’amélioration, et une part de l’indice du coût de la construction.

La première application de cette intéressante innovation est la suivante : pour le 2ème trimestre 2005 la variation annuelle s’élève à 2.64%. Pour la même période, la variation de l’indice du coût de la construction est de 0.71%. Voilà donc un nouvel instrument d’amélioration du bonheur du peuple qui permet d’augmenter ses loyers plus que l’ancien. Comme dirait l’autre : C’est l’intention qui compte !