La raison réside dans la nécessité que la grève, qui est une recherche de solution quand la discussion n'aboutit pas, rencontre rapidement un point d'équilibre qui permette de revenir à la discussion, quand chacun a saisi le coût et les risques de la poursuite du conflit. Or, dans le privé le patron a immédiatement une perte de recettes qui dépasse les salaires qu'il ne paiera pas; et très vite, cette perte de recette qui ne permet plus de faire face aux obligations envers les fournisseurs et l'État, peut conduire à la fermeture. En même temps, les grévistes souffrent de la perte de leur salaire qui rend leur vie de plus en plus difficile, mais le risque de fermeture de l'entreprise les touche autant que le patron; alors quand les deux parties réalisent qu'ils ont atteint le point où les deux vont perdre, sans espoir de revenir en arrière, la discussion est à nouveau possible.La grève dans le secteur public ne connaît pas ce point d'équilibre rationnel ; en effet, les grévistes ont leur emploi garanti quoi qu'il advienne ; leur "entreprise" ne peut pas fermer. Quant au patron, l'État, c'est une abstraction représentée dans le conflit par quelqu'un qui a une carrière politique à protéger, et qui ne souffrira en rien, à titre personnel, des conséquences du conflit. Il n'y a donc pas de point d'équilibre naturel, qui peut seulement être trouvé, à un coût extravagant, par les clients captifs de l'"entreprise" quand ils ne supportent plus les inconvénients de la grève.
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