Le partage des ressources non renouvelables
La crise alimentaire va nous amener plus vite que prévu à réfléchir à la répartition des ressources au niveau mondial. Le plus simple, car les prix administrés ont trop d'inconvénients, est que les prix reflètent la rareté des produits, car c'est ce qui permet le mieux la réaction la plus efficace des systèmes de production. A noter que, de cette manière, les prix intègrent aussi les obligations nouvelles liées au climat, à l'eau, etc. Cela suppose que les pays sous-développés ou en développement disposent des ressources financières pour payer les importations. La logique de la répartition de ressources limitées c’est que tous les habitants de la planète aient les mêmes droits de propriété sur chacune des ressources, quelque soit l’endroit où elle se trouve, alors que dans un monde infini (ou considéré comme tel) où il était possible de découvrir de nouvelles terres que les aventuriers n’imaginaient pas dépourvues de richesses, on se partageait les terres ainsi que ce qui était dessous. Cependant, on avait rapidement compris que le droit de propriété individuel sur la terre ne comprenait ni ce qui était sous la surface, ni ce qui dépassait ce qu’on était en droit de construire, et donc que ces deux dimensions étaient une propriété collective. Maintenant, les ressources se révélant limitées soit parce qu’elles sont irremplaçables, soit parce que les moyens de les produire (sols arables, eau, conditions climatiques) ont des limitations, la propriété collective d’une population nationale, devient la propriété collective de la population mondiale. Il faut se demander comment on peut procéder au partage des ressources non renouvelables. Il est évident que le partage physique, même si en cas d’extrême rareté il ne devrait pas être exclu, n’est pas une solution pratique ni souhaitable pour les PSD et tous les PEVD, et qu’il faudrait au moins partager la rente qu’en retire le détenteur géographique. On voit les difficultés qui résulteraient de l’application d’une telle solution, mais « quoi d’autre ? ».
L’actualité internationale nous apporte une réponse, certes partielle, mais intéressante si des intérêts nationaux n’étaient pas en train de l’éliminer ; il s’agit des richesse contenues dans le sous-sol des mers arctiques, au-delà des limites actuelles internationalement reconnues, et dans d’autres mers pour des motifs géologiques inventés pour l’occasion (prolongement du plateau continental). L’opinion ne manifeste pas encore son intérêt pour ce sujet, probablement car les richesses qui motivent cette réforme sont à de grandes profondeur, très difficiles à extraire, ce qui cependant les laisse suffisamment attractives pour susciter cette action. Or il s’agit de richesses non renouvelables, énergie et métaux, sur lesquelles aucune nation ne possède de droits historiques ou légaux, et qui pourraient donc être les premiers actifs d’une coopérative mondiale détenant l’exclusivité de l’exploitation de ces gisements.
La simple existence de cette coopérative mondiale, serait-elle future, exercerait une influence certaine sur l’évolution du marché de ces produits, ce qui est de la plus grande importance. En effet on peut tout craindre de l’évolution du commerce de biens dont la disponibilité est limitée ; les règles du libre échange ne fonctionneront plus ; le prix ne sera plus fait par le marché, mais par le rapport inégal entre celui qui a un besoin impératif d’un bien donné et celui qui dispose de ce bien et est prêt à le vendre au plus offrant ou à d’autres conditions, pas forcément monétaires (alliance militaire, assistance technique, etc.). De plus, un changement de paradigme sur le marché des matières premières, ne tardera pas à transférer ses effets sur les autres marchés, sans aucune exception. Même en étant optimiste sur les aptitudes humaines à s’adapter au changement, nul ne peut évaluer l’ampleur des bouleversement qui en résulteraient sur les échanges mondiaux. C’est pourquoi, la création de cette coopérative de production mondiale est une des toutes dernières chances de freiner ces bouleversements.
Q4 GDP Tracking: Mid 2% Range
Il y a 1 heure
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