20.3.09

Londres et le protectionnisme financier

Dans un article du Financial Time du 17 mars intitulé “les régulateurs ne doivent pas trop réguler”[1], on peut lire : « Le problème que de nombreux centres financiers rencontrent est qu’ils ont bénéficié d’un avantage régulatoire relatif. L’ouverture de Londres aux étrangers et l’influence légère de la régulation a rendu possible son rôle de centre international prééminent ».

Un avantage compétitif dû à une application « différente » de règles internationalement admises ressemble fort à une entorse à la concurrence libre et non faussée que les Anglo-Saxon aiment tant voir appliquée par autrui, n’est rien d’autre que ce que l’on peut appeler crûment un comportement protectionniste. Et ce comportement a eu des conséquences considérables, puisque le rédacteur du Financial Time peut lui attribuer la cause de la prééminence financière de Londres.

On comprend mieux l’opposition d’une partie du monde bancaire britannique à l’idée d’une régulation européenne centralisée ; il s’agit de la protection de leur fond de commerce que le renoncement au protectionnisme dépouillerait de ses performances dues au dopage régulatoire davantage qu’à un talent financier finalement très surfait.

Lorsque Gordon Brown attaquait récemment, avec vivacité, le protectionnisme financier en raison de ses dangers, il énonçait certainement un principe qu’il comptait appliquer sans faiblesse au pays qu’il gouverne …

----------------------
[1] Insight: Regulators mustn’t over-regulate By John Plender Published: March 17 2009
The problem that many financial centres nonetheless face is that they have been beneficiaries of relative regulatory advantage. London’s openness to foreigners and light regulatory touch has underpinned its role as the pre-eminent international centre.

Aucun commentaire: