12.4.08

Leclerc lance une pétition

Leclerc lance une pétition pour permettre la distribution hors des pharmacies des produits dont le remboursement par la SS a été interrompu.
D’après lui, le déremboursement a entraîné des augmentations de prix abusives de 20% pour la première salve et de 36% pour la seconde. L’argument est évidemment que l’industrie pharmaceutique et les officines ont profité de leur monopole pour exploiter les consommateurs.
Que s’est-il vraiment passé ?
Le prix de vente et les marges (de l’industrie et de la distribution – grossistes répartiteurs et officines) de toutes les spécialités pharmaceutiques remboursées par la SS sont fixés par l’Administration. Les produits déremboursés étaient des produits anciens dont les prix n’avaient par été réévalués depuis de très nombreuses années ; ils étaient encore fabriqués, simplement parce que le remboursement en soutenait la consommation et donc les séries économiques de fabrication.
Le déremboursement entraîne naturellement une chute brutale de la consommation de ces spécialités dont les séries de fabrication deviennent beaucoup plus coûteuses ; le prix de revient augmentant, le prix de vente augmente aussi et parfois dans de grandes proportion. Notons au passage que les médecins, sous la pression des malades auront parfois, non pas supprimé cette spécialité de leurs ordonnances mais l’auront remplacée par une spécialité plus récente et plus coûteuse, effet pervers bien connu des prix administrés qui annule l’effet attendu de la réforme, et parfois l’inverse.
Alors que va offrir vraiment Leclerc ?
Comme d’habitude la grande distribution va probablement vendre sans marge dans l’îlot de perte que sera le rayon des spécialités sans ordonnances, car l’océan de profit de ses autres rayons lui permet cette politique détruisant toute concurrence. Et les officines dont la marge moyenne n’est pas supérieure à celle de Leclerc vont perdre un rayon qui contribuait à leur fonctionnement.
Les consommateurs ont-ils enfin compris que la satisfaction à court terme de prix prétendument cassés voire pulvérisés leur a causé au cours des 20 dernières années de graves mécompte sur le plan de l’emploi ; l’apparente séduction des promesses de Leclerc constitue une menace sur le niveau de service et de sécurité auquel ils avaient normalement accès dans la distribution du médicament.

Aucun commentaire: