7.11.04

Polémique fiscale

Chaque modification de la fiscalité donne lieu à des salves d’arguments d’une invulnérable mauvaise foi puisque fondés d’une part sur un aspect apparemment indiscutable de la modification (« comment osez-vous encore diminuer les impôts des nantis » ou « cette augmentation est injuste car elle aggrave encore la situation des plus démunis »), et d’autre part sur l’omission soigneuse de la part effective de la réforme dans un tableau plus vaste et donc plus sensé du problème.

Le dernier exemple en date porte sur la déduction des salaires et charges des emplois familiaux. Les employeurs étaient jusqu’alors autorisés à les déduire dans la limite de 10000€ (un emploi familial à temps complet coûte environ 22000€ par an : 12000€ de salaire et 10000€ de charges), et il était envisagé de porter cette limite à 15000€. Cela fut immédiatement présenté comme un cadeau aux nantis (tentant insidieusement d’assimiler les employés familiaux aux domestiques d’une bourgeoisie par définition profiteuse voire oisive dont ils constituent un élément du train de vie - très important le train de vie fiscal pour contester une déduction) en oubliant simplement que cette mesure avait déjà eu deux effets très positifs : réduire la plaie sociale du travail noir, et permettre la création de quelques dizaines de milliers d’emplois stables.

Mais ce qui est frappant dans cette affaire, c’est que la règle devrait être la déductibilité de la totalité des salaires et charges, sans limitation, puisque le salarié est imposable sur les revenus de son emploi familial, comme n’importe quel autre salarié. Cette double imposition, même partielle est injustifiable, et c’est sans doute la raison pour laquelle elle n’est jamais évoquée.

C’est d’autant plus choquant que l’assistance à domicile est rendue nécessaire à notre époque aux femmes actives dont le revenu ne peut être généré que grâce à l’assistance à domicile dont le coût devrait donc être déductible en totalité. Curieusement, cela n’est jamais dit.


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