Beaucoup s’inquiètent car l’Euro fort nuirait aux exportations européennes. Cela demande à être nuancé ; en effet, la force relative de l’Euro ne résulte pas d’un mouvement qui lui soit propre, mais exclusivement de la faiblesse du Dollar qui s’est manifestée de la même manière par rapport au Yen et à la Livre ; de ce fait, notre position compétitive n’a pas changé par rapport aux pays exportant dans une devise autre que le Dollar, ce qui représentent 48% du commerce mondial.
Il reste donc 52% du commerce mondial qui est facturé en Dollars, part sur laquelle notre position compétitive pourrait s’être dégradée. Mais cette part comprend les produits pétroliers et les matières premières, deux catégories où nous sommes importateurs nets. Leur facturation en dollar a entraîné les conséquences suivantes sur nos coûts :
- lorsque le baril de pétrole était coté 25$, cela équivalait à 28.9€
- le baril de pétrole à 50$ équivaut maintenant à 39€
Ainsi, lorsque nos coûts en énergie ont augmenté de 35%, ceux de nos compétiteurs facturant en dollar ont augmenté de 100%.
Il en va de même pour les matières premières pour lesquelles les augmentations n’ont pas dépassé 50%, ce qui aboutit à une augmentation du coût des matières premières pour nos compétiteurs alors que les nôtres n’ont pratiquement pas bougé.
En conséquence, sur la part de 52% du commerce mondial facturée en dollar, les produits ayant un fort contenu en énergie, en sous-produits du pétrole et en matières premières verront notre compétitivité maintenue sinon améliorée. Il reste ceux qui ne contiennent pas ou contiennent peu de ces composants, pour lesquels il y a effectivement perte de compétitivité.
Ten Economic Questions for 2025
Il y a 2 heures