16.5.16

Légitime défense et terrorisme

Dans les démocraties, la détention et le port des armes à feu sont réglementées par l'Etat, comme tout ce qui concerne sa responsabilité primordiale : la sécurité. Même aux Etats-Unis où le second amendement est souvent présenté comme une autorisation générale et permanente de détenir et porter des armes, cette liberté n'est reconnue par la Cour Suprême que comme un droit collectif dont le but est de permettre l'armement de milices défensives, et non comme un droit individuel par ailleurs réglementé plus ou moins étroitement au niveau des Etats et des villes.
Dans cet environnement légal, la détention d'armes à feu n'est autorisée que pour les activités de chasse et de tir sportif, et pour certaines activités professionnelles de sécurité qui peuvent aussi être autorisées au port de ces armes.

La réalité de notre époque montre, dans l'exemple américain, que la passion des armes à feu ne sert absolument pas à empêcher les drames collectifs dans lesquels un individu déboussolé tue des civils de sang froid, et en général des jeunes, écoliers et étudiants ; il ne se trouve jamais sur les lieux de ces crimes un citoyen américain utilement porteur d'une arme individuelle et capable de s'en servir ; les gesticulation de la NRA ne sont que la manifestation d'un lobbyisme amateur de dollar.

Mais on constate aussi que le terrorisme ordinaire ne limite plus son action à l'emploi d'explosifs par bombe déposée ou véhiculée, ou par ceinture explosive entraînant la mort du porteur, mais également par armes automatiques individuelles, type Kalachnikov, en procédant à des assassinats individuels sur des groupes rassemblés pacifiquement (Charlie hebdo, Bataclan, terrasses).

De tels événements posent sous un angle nouveau la question de la légitime défense et du port d'arme.

L'intention terroriste ne porte plus sur la destruction, aussi spectaculaire que possible, d'immeubles ou de monuments, causant latéralement des pertes humaines, mais sur l'assassinat individuel et même, dans au moins un cas, nominatif, de concitoyens. A l'exception du cas de Charlie hebdo où les crimes ont été commis dans un bureau, les actions récentes ont eu lieu dans des lieux publics : Hyper Casher, Thalis, Saint-Denis, Bataclan, terrasses, parking à Valence. A part Valence, les civils menacés et assassinés ont vu les terroristes et parfois entendu leurs menaces ; dans certains cas, ils ont assisté à la mort d'autres civils avant de subir leur assassinat.

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