18.1.09

Le marché ne parie pas, il répond à des demandes

En observant qu’après l’annonce de tous les plans de relance de l’économie et de soutient des banques les marchés « parient sur l’explosion de la zone euro » en raison de la détérioration des conditions de crédit faites aux pays les moins bien notés, la presse (Jean Quatremer de Libération le 16/01/2009) tire des conclusions spectaculaires et probablement fausses, pour des raisons simples.

Les conditions qui se sont appliquées pays par pays en 2008 l’étaient en raison des volumes empruntés par chaque pays ; ces volumes augmentent considérablement en 2009 (le montant des besoins de financement de la France passera de 141.7 à 191.7 milliards d’euros soit une augmentation de plus d’un tiers). Il va donc être nécessaire de convaincre plus de prêteurs que l’année précédente de souscrire à nos emprunts. Comment fait-on pour convaincre des gens de changer l’usage qu’ils faisaient jusqu’alors de leurs sous ? Tout simplement en leur offrant un meilleur rendement, ou en acceptant leur exigence d’un intérêt plus élevé ; évidemment, voyant cela les prêteurs précédents vont exiger le nouveau taux, ce qui est bien normal. Ce n’est donc pas le marché qui a changé de point de vue sur la zone euro, car les nouveaux prêteurs sollicités en 2009 étaient très certainement du même avis l’an passé, c’est l’emprunteur qui a changé son approche du marché en demandant beaucoup plus.

Et franchement, que les Grecs doivent payer 5.34% quand il n’est demandé aux Allemands que 2.9%, cela vous semble scandaleux ? Le scandale ne serait-il pas plutôt que les Grecs bénéficie du même taux que les Allemands, ce que souhaitent certains, toujours prompts à faire supporter aux fourmis les folies des cigales.

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