25.11.07

Vous avez dit "priorité"?

La France a des problèmes. Tout le monde est d'accord là-dessus. Ces problèmes sont nombreux et se révèlent par leur aspect financier : retraites, dépenses de santé, logement, pouvoir d'achat, décifit budgétaire et dette de l'état.
Ces problèmes ont été négligés si longtemps qu'ils ont atteint un stade où ils sont reliés entre eux : la question des retraites et des dépenses maladie ne trouve de solution qu'en réduisant davantage le pouvoir d'achat, cette réduction ne faisant qu'aggraver le problème du logement. D'autre part, il n'est pas possible d'augmenter la pression fiscale (par une augmentation de la TVA, seul impôt suffisamment efficace étant donné les besoins, ce qui diminuerait le pouvoir d'achat); on ne peut donc pas non plus supprimer le déficit budgétaire, ce qui entraîne une augmentation de la dette, et l'année suivante une augmentation du déficit, donc à nouveau de la dette selon le cercle infernal dans lequel nous sommes enfermés depuis 1981.
Il est intéressant d'observer que le déficit budgétaire (de l'ordre de €40 milliards) est égal au service de la dette; il est donc arithmétiquement correcte de dire que sans la dette le budget serait équilibré. A cela de grands esprits répondent, avec un dédain qu'ils ne peuvent dissimuler, que la dette est un moyen indispensable pour financer la croissance et les investissements qu'elle requiert.
Cela pourrait être vrai, mais quand on regarde comment les €1100 de notre dette actuelle se sont construits, on découvre avec surprise qu'il s'agit pour plus de la moitié d'intérêts que l'on a été obligés d'emprunter pour pouvoir les payer. Admettons direz-vous, mais les autres €500 milliards ont certainement été dépensés pour des investissements rentables contribuant à la croissance. S'agissant de leur rentabilité, on peut en douter puisqu'ils n'ont jamais été capables de financer seulement les intérèts de la dette qui les justifierait; quant à leur contribution à la croissance, elle n'est pas apparue suffisante au cours des 25 dernières années pour éviter la situation catastrophique d'aujourd'hui.
On peut conclure de tout cela que la question des priorités visant à maîtriser cette situation est devenue cruciale.
Pour l'instant, le moins que l'on puisse dire c'est que ce n'est pas très clair.

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