29.3.05

Salaire des fonctionnaires

Ce sujet est d’une rare complexité ; par exemple il y a deux échelles de salaires pour les postes les moins qualifiés et donc les moins rémunérés ; elles portent les n° 2 et 3, et l’une est évidemment plus élevée que l’autre. Alors, pour le motif qu’il faut éviter que la plus faible « décroche » du niveau du Smic, on va « fusionner » les deux échelles, ce qui veut probablement dire que l’on va donner aux habitants de l’échelle 2 les mêmes salaires qu’à ceux de l’échelle 3.
La beauté de la manœuvre réside évidemment dans la revendication prochaine des habitants d’origine de l’échelle 3, qui se plaindront à juste titre de ce que leur grille a été « percutée » par les enfoirés de l’échelle 2, ce qui a entraîné une injuste dévalorisation de leur qualification. Ce scandale ne pourra disparaître qu’avec la création urgente de l’échelle 3 bis (qui donnera aux habitants de l’échelle 4 une bonne raison pour réclamer à son tour).

Un autre exemple de complexité de la gestion des salaires des fonctionnaires est « le versement, de façon exceptionnelle, d’une prime pour les fonctionnaires titulaires bloqués au sommet de leur grade depuis au moins 3 ans. » En effet, oser prétendre que les fonctionnaires titulaires bloqués au sommet de leur grade depuis au moins 3 ans méritent quoi que ce soit, est une injure pour l’esprit. On imaginerait plutôt que les heureux ronds-de-cuir qui ont bénéficié, à l’ancienneté, d’augmentations suffisamment nombreuses pour les amener au maximum de la grille avant leur retraite, alors même que leurs capacités interdisaient de les promouvoir, à quelque échéance que ce soit, s’estimeraient satisfaits et heureux de jouir de ce régime le plus longtemps possible, et en particulier pendant une durée supérieure à 3 années.
Et bien non, il existe des syndicats assez éloignés des réalités pour oser réclamer une prime pour les 260000 héros bloqués, à un gouvernement impécunieux, endetté comme jamais, mais prêt néanmoins à donner, pour de mauvaises raisons, à des gens qui ne le méritent pas, de l’argent qui lui fait cruellement défaut.

18.3.05

La longue finance

On connaissait la haute finance, c’est à dire qu’on connaissait l’expression, mais son contenu avait l’habitude énervante de nous échapper. Non pas que l’on soit incapable de saisir la chose, mais manifestement il n’était pas considéré utile de nous en éclairer.

Pour la longue finance, c’est beaucoup plus simple, tout le monde peut comprendre : au lieu d’emprunter à une échéance suffisamment proche pour avoir une allure inévitable, on choisit une échéance si lointaine que l’on peut à peine percevoir les obligations qu’elle pourrait contenir. Par exemple 50 ans, ou 100 ans, ou davantage si ça marche. Evidemment la longue finance n’est pas offerte à l’Argentine, ni à tout débiteur qui, n’ayant fourni aucune garantie, croit malin d’expliquer à son créancier que la prochaine échéance pourra n’être versée qu’avec un léger retard, ou même pas du tout si ledit créancier est vraiment pris pour une pomme.

La beauté des échéances lointaines, c’est qu’on ne les paiera jamais. Quant aux intérêts annuels, dont le montant est si modique que l’on fait de leur parfait paiement une question de principe, ce sera un jeu d’enfant que d’emprunter la somme.

Alors me direz-vous, il y a le problème du Pacte de Stabilité que l’ignorance de la haute et longue finance conduit certains à poser avec insistance. En fait, la comparaison de la dette de l’Etat avec le PIB est parfaitement inutile, puisque l’on n’a aucune intention de la rembourser. La seule donnée utile est le montant du déficit qui doit juste être inférieur à la capacité d’emprunt ; le PIB n’a aucune importance, et c’est heureux, car on ne le connaît avec précision que longtemps après la fin de l’année concernée.

Compound interests

http://www.treas.gov/press/releases/js2315.htm

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For future generations of retirees, the President believes an awful lot of hope lies in personal accounts – something that would allow younger workers to build a nest egg that they own and control, something the government could never take away from them, and that would tap into the great force of compound interest – something you, as bankers, understand very well.
Albert Einstein believed, and the President and Secretary Snow agree, that compound interest is one of the most powerful forces in the universe. It's why a personal account nest egg would have a real return on investment that is far better than the rapidly-weakening promise of Social Security benefits.
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The discovery that personal accounts could tap into the great force of compound interest is likely the greatest achievement of the President, even if Albert Einstein paved the way.

I am very pleased to observed that the US, after some quite impressing failures regarding retirement, has identified a very efficient solution woefully omitted by the rest of the world.