Ce sont, par ordre d’importance, les trois qualités recherchées par la Banque Centrale de Chine pour ses réserves. Il y a tout lieu de penser que la même politique est suivie dans les autres banques centrales (qui s’expriment rarement sur le sujet alors que la Banque de Chine l’a fait).
Le rendement
Il n’a pas toujours été recherché, ni même possible : l’or ne verse pas de coupon annuel. Et quand les monnaies-papier ont commencé à rejoindre l’or dans les réserves, leur conversion en emprunts de l’État émettant la monnaie a fait perdre à l’or une part de son attrait. Alors certaines banques centrales ont commencé à louer leur stock d’or aux mines (pour qu’elles puissent vendre à terme leur production future) moyennant un petit loyer. Et comme ce loyer ne valait pas un bon coupon d’intérêt, elles ont entrepris de vendre sur le marché une partie de leur stock, ce qui, après les ventes à terme, a sérieusement troublé le marché de l’or pendant plusieurs années (elles continuent d’ailleurs un programme de vente d’or volontairement limité à environ 500 tonnes par an).
Un marché liquide et profond
Cette qualité est plus importante que le rendement ; le propre des réserves est en effet de pouvoir être mobilisées à tout moment et pour toute quantité.
La sécurité
Pour une monnaie de réserve, la sécurité revêt deux aspects : en tant que reflet d’une économie, la monnaie est aussi solide que cette économie qui la garantit ; et en tant qu’instrument sous la protection d’un État, sa sécurité est assurée par cet État, ses institutions et, en dernier ressort, sa puissance militaire.
Ce qui est vrai pour les banques centrales l’est aussi pour les acteurs de l’économie, à cette différence près, que, pour ces derniers, l’ordre d’importance des trois qualités varie selon la situation politico-économique du moment ; en période calme le rendement prend la première place, et la sécurité le remplace dès que les troubles apparaissent. C’est ainsi que l’on voit le dollar monter à l’occasion d’une crise mondiale, alors même que son économie et sa finance se portent aussi mal, sinon plus mal que celles de l’Europe simplement parce qu’aucun autre pays n’est plus puissamment protégé contre n’importe quelle agression.
L’U.E. ne peut évidemment en dire autant ; et tant que la défense européenne n’existera pas, le dollar conservera sa prééminence.
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