28.2.09

L’économie : une science pleine d’avenir

Le pire pour un jeune savant c’est d’avoir choisi une science qui n’a plus grand-chose à découvrir ; les places vont être horriblement chères et seront ramassées par les mandarins d’âge canonique, voire de cinquante ans et plus.

Heureusement, l’économie est une science toute neuve ; on cite encore tous les jours Adam Smith (avec un nom pareil c’est forcément la métaphore du Premier Économiste Inconnu qui a eu le grand tort de faire croire aux économistes qu’ils pouvaient voir des choses invisibles), et le comble de la culture économique consiste à évoquer un brillant trader qui avait entrepris, entre les deux guerres, de faire tourner en bourrique les smithsonniens[1]. Il y a donc une place énorme à prendre pour les étudiants en économie pleins d’avenir comme Fitoussi et ses pareils.
Parmi les domaines de recherche qui viennent immédiatement à l’esprit, parce qu’ils sont absolument vierges d’une part, et parce qu’il serait fort utile qu’ils ne le fussent point d’autre part, on trouve : la prévision des crises en général et même des crises financières, si c’est possible ; la solution des crises (problème qui se pose surtout quand la prévision d’icelles a foiré grave) ; le perfectionnement du théorème de non faillite des États par le corollaire du « quoique l’augmentation des taux d’intérêts des emprunts souverains résultant de la dégradation de la note de solvabilité, c’est kifkif » ; l’amélioration urgente du postulat sur l’utilité des plans de relance quand on ignore à quel stade de la crise on se trouve ; et la révision de concepts d’application ardue en période de crise, tels que la concurrence, la mondialisation, la non résorption des déficits et ses conséquences, etc.

Merci d’avance aux étudiants pleins d’avenir de leur contribution à la solution de nos problèmes.

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[1] On connaît l’anecdote attribuée à Churchill : quand je demande un avis à 10 économistes, j’en reçoit onze car Keynes en envoie deux.

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