Dans notre dernier billet sur le protectionnisme financier nous évoquions les soucis du Premier Ministre britannique qui a du mal à accepter l’idée que son beau libéralisme absolu s’adapte difficilement à la crise.
Les Américains sont en train de faire la même découverte.
En effet, ils n’ont pas encore trouvé la solution permettant de sauver leur système financier, ou, s’ils l’on trouvé, ils n’osent pas le dire, ni l’appliquer. La raison de cette indécision serait l’immensité des pertes à combler devant laquelle leurs célèbres écoles de science économiques, leurs armées de prix Nobel, leurs universités si bien notées par le classement de Shanghai, leurs inépuisables budgets de recherche, en un mot leur puissance inégalée, reste sans voix.
Ils sembleraient avoir découvert les conséquences dérangeantes de ce que nous donnions dans notre billet du 10 mars comme exemple du protectionnisme financier, à savoir l’exportation massive d’actifs financiers toxiques. Il est en effet très dérangeant pour un contribuable américain d’apprendre que l’argent public donné aux banques pour survivre leur sert à payer à des banques étrangères l’argent qu’elles leur doivent. Et cela deviendrait presque drôle quand on sait que ces dettes résultent des actifs toxiques qui leur ont été vendus.
Mais ce qui n’est pas drôle du tout, c’est que cela peut devenir, ou est déjà devenu, un problème politique aux États-unis où on opposera l’intérêt du contribuable, sous-entendu de l’électeur, au capitaliste étranger ; « à un certain point, l’administration Obama devra choisir entre nos créanciers étrangers et les électeurs américains ».
Il n’y a donc pas qu’au Royaume-Uni que l’on a du mal à accepter l’idée que le beau libéralisme absolu s’adapte difficilement à la crise, les États-unis le répudieraient prochainement qu’il ne faudrait pas en être surpris. Les adeptes européens du libéralisme feraient bien de s’adapter aussi, et rapidement.
Thursday: Unemployment Claims, Trade Deficit
Il y a 1 heure
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